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PRECIEUSES EMPREINTES: l’écriture à travers bijoux et objets d’art

         Passionnée dans l’enfance par l’écriture hiéroglyphique des stèles et des fresques murales égyptiennes, Frédérique Melon pressent que « toute matière se prête à devenir support d’écriture. » Dans ses jeux d’alors, elle grave des mots dans la roche, sculpte des fragments d’os, brode, écrit sur des étoffes précieuses, façonne des bracelets délicats et harmonieux avec du fil d’argent, organise des feuilles, des graines, des écorces, en langage ; spontanément elle explorera les possibles de la matière pas seulement soumise à l’écriture mais fondant l’écriture, devenant cette écriture même : l’expérience plastique et artistique comme possibilité d’élaborer puis de dérouler son langage propre au gré de l’expérience et de la pensée, d’inventer ses signes et ses alphabets idiosyncrasiques, mais que les émotions accueillies, recueillies, matérialisées soient accessibles à l’Autre, lisibles dans la justesse d’une forme, dans la pureté d’un ovale, dans la légèreté d’une dentelle d’argent, dans la densité d’un bracelet . Ainsi Dominique Haggiag, poète et philosophe, présentant une exposition parisienne de l’artiste, disait-elle de  Frédérique et « sa rencontre avec cette matière d’argent devenue la précieuse matière même de soi » :

    Ce n’est pas la forme qui vient à l’argent, c’est l’argent qui vient à ses formes.
Comme inspiré, dès l’origine, par l’idée pleine qu’elle y plante, qu’elle y roule, qu’elle y creuse, cisaille, tord, martèle, disjoint.

Dans les créations de Frédérique sont inscrits  la joie, l’attente, le silence, la contemplation, le partage, l’amour, la mélancolie, la passion, le doute, la plénitude : tous ces sentiments et ces états qui font son rapport poétique au monde.  Quand la ou les émotions de l’artiste entrent en résonnance avec les nôtres, que tout à coup un bijou, un objet s’impose à nous comme une évidence, c’est que grâce à l’œuvre d’art nous renouons avec une part de l’enfance et son émerveillement, une part préservée en nous, sensible et pure. Les créations de Frédérique sont une méta-écriture où l’émotion s’adresse à l’émotion.
Actes d’écriture de soi, calligraphie de l’âme, ces pièces originales, uniques, dont la beauté, la simplicité nous frappent au cœur sont réalisées à la main par l’artiste, et signées de son poinçon de maître. Les œuvres présentées sont l’heureuse transcription du monde s’ouvrant à Frédérique et de Frédérique s’ouvrant au monde. L’élan poétique prend ici la dimension spirituelle d’une célébration de la vie, d’un mouvement d’amour vers cette Terre qui offre à notre regard tant de formes, tant de lumières, tant de couleurs, il est hommage  vibrant  au cosmos tout entier…

Valérie NaulhePassionnée dans l’enfance par l’écriture hiéroglyphique des stèles et des fresques murales égyptiennes, Frédérique Melon pressent que « toute matière se prête à devenir support d’écriture. » Dans ses jeux d’alors, elle grave des mots dans la roche, sculpte des fragments d’os, brode, écrit sur des étoffes précieuses, façonne des bracelets délicats et harmonieux avec du fil d’argent, organise des feuilles des graines des écorces en langage ; spontanément elle explorera les possibles de la matière pas seulement soumise à l’écriture mais fondant l’écriture, devenant cette écriture même : l’expérience plastique et artistique comme possibilité d’élaborer puis de dérouler son langage propre au gré de l’expérience et de la pensée, d’inventer ses signes et ses alphabets idiosyncrasiques, mais que les émotions accueillies, recueillies, matérialisées soient accessibles à l’Autre, lisibles dans la justesse d’une forme, dans la pureté d’un ovale, dans la légèreté d’une dentelle d’argent, dans la densité d’un bracelet . Ainsi Dominique Haggiag, poète et philosophe, présentant une exposition parisienne de l’artiste, disait-elle de  Frédérique et « sa rencontre avec cette matière d’argent devenue la précieuse matière même de soi » :

    Ce n’est pas la forme qui vient à l’argent, c’est l’argent qui vient à ses formes.
Comme inspiré, dès l’origine, par l’idée pleine qu’elle y plante, qu’elle y roule, qu’elle y creuse, cisaille, tord, martèle, disjoint.

Dans les créations de Frédérique sont inscrits  la joie, l’attente, le silence, la contemplation, le partage, l’amour, la mélancolie, la passion, le doute, la plénitude : tous ces sentiments et ces états qui font son rapport poétique au monde.  Quand la ou les émotions de l’artiste entrent en résonnance avec les nôtres, que tout à coup un bijou, un objet s’impose à nous comme une évidence, c’est que grâce à l’œuvre d’art nous renouons avec une part de l’enfance et son émerveillement, une part préservée en nous, sensible et pure. Les créations de Frédérique sont une méta-écriture où l’émotion s’adresse à l’émotion.
Actes d’écriture de soi, calligraphie de l’âme, ces pièces originales, uniques, dont la beauté, la simplicité nous frappent au cœur sont réalisées à la main par l’artiste, et signées de son poinçon de maître. Les œuvres présentées sont l’heureuse transcription du monde s’ouvrant à Frédérique et de Frédérique s’ouvrant au monde. L’élan poétique prend ici la dimension spirituelle d’une célébration de la vie, d’un mouvement d’amour vers cette Terre qui offre à notre regard tant de formes, tant de lumières, tant de couleurs, il est hommage  vibrant  au cosmos tout entier…

Valérie Naulhem